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Qui sommes-nous ?

À la Carro on sème et on cultive. Depuis les semis jusqu'aux joies de la récolte ! Une véritable pépinière artistique et citoyenne.

La Carrosserie Mesnier existe depuis 30 ans, en 30 années elle a confirmé et consolidé la philosophie qui l’anime depuis sa création.
 

Bien plus qu'une simple salle de spectacles, elle est avant tout une base de fabrication et de rencontre entre les habitants et les artistes, entre les amateurs et les professionnels, un lieu culturel et citoyen de proximité favorisant la découverte, les apprentissages, les pratiques, l’écoute, la co-construction, la recherche et la création.

 

À la Carrosserie on trouve un entrelacs d’activités complémentaires : résidences, diffusion de spectacles, création, formation, chantiers artistiques avec les habitants, animation du territoire, montage d’actions co-construites…

 

La forte implication des bénévoles est un maillon indispensable, elle garantit le rayonnement de l’action et le relais d’information et de sensibilisation au plus près de la population.

Mon histoire, mes 30 ans

Texte écrit par Yannis Boussac, Carrossier de toujours, et dit par les membres du Collectif à l’occasion de la soirée d’anniversaire des 30 ans de la Carro, en juin 2018

Il était une fois une bande de joyeux lurons animés par une envie commune de créer des petits plaisirs à partager : des spectacles de théâtre de tout genre pour divertir les curieux de Saint Amand et alentours. Ils m’ont donné naissance dans le bois du parc d’une ruine historique : Montrond. De bric et de broc, de bras et de têtes, de rires et joies, je nais le 15 mars 1988 et je grandis sous la bienveillance créatrice. On m’appelle Théâtre à Montrond… Pas très original venant de cette bande d’originaux pas coiffés !

Mais très vite, le besoin d’avoir un lieu et un toit est devenu indispensable. Alors le Grand bonhomme au chapeau, un des papas, propose son vieil atelier hanté de son

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fantôme Séraphin Mesnier, au fond de sa cour, pour qu’ils puissent continuer de créer au chaud et à l’abri mais, sous la condition de me vêtir des plus beaux mots et des plus belles tirades. Puis un petit rafraichissement s’est imposé. Le noir, comme couleur, c’est frais ! Je me souviens des ballets de pinceaux et des fous rires pour donner les premiers coups de brigadier !

J’ai 4 ans et le jour de mon baptême est arrivé. Le 25 avril 1992, tous mes parents vont me donner le nom du fantôme de l’ancien propriétaire : Mesnier, de son activité : Carrosserie et de sa discipline actuelle : Théâtre. On me désigne un bricolo de parrain : Amédée. Il est là pour la vie maintenant avec tout son bric à brac et ses grimaces qui me font déjà rire. C’est qu’ils sont foufous tous ces papas et toutes ces mamans ! Mais l’un d’eux demande «on dit Messnier ou Ménier ?». Ben oui ! On va dire Messnier ou Ménier ? Problème apparemment existentiel ! Division des papas et des mamans. Un autre impatient renchérit «Alors, on dit le S ou on dit pas le S !?» Débat interminable qui sera tranché par la voix d’un homme venu de nulle part… « On l’appelle la Carro »… Interloqué, Le Grand bonhomme au chapeau demande « C’est toi Séraphin ?! »…

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Les années passent, la famille change un peu et s’agrandit. Des papas et des mamans sont partis, d’autres sont arrivés, des tantes tricoteuses et des oncles bricoleurs se sont ajoutés, les activités grouillent dans cet atelier, ça chatouille de partout, on rit, on pleure de rire, on refait le monde et on arrive même à en faire des spectacles. C’est le bonheur à l’état pur de l’innocence grandissante. Je n’ai jamais eu autant de monde autour de moi pour me chouchouter et m’apporter cette liberté de ton.

En 2001, j’ai 13 ans, la rébellion gronde en moi et je songe à cet été qui va être féérique. Tous ces papas et ces mamans, ces oncles et ces tantes, ces cousins et ces cousines et ce Chatouilleur fantasque me parent d’un bel écrin de ferrure et de verre qu’ils nomment : la verrière. Le vieil abri de taules percées est déjà vite oublié. C’est vrai qu’on voit beaucoup plus clair désormais. Et puis je commence à être connue, les nuits deviennent enchantées et très courtes, pleines de monde et de vie sous la lueur de la lune, dans cette jolie cour couverte de verre où percent les étoiles…

En 2003 je m’émancipe ! Normal, j’ai 15 ans ! La famille ça va un moment ! Ce Chatouilleur fantasque m’a ouvert les yeux et m’a donné encore plus faim alors je fais appel à encore plus de professionnels pour nous divertir. Les papas, les mamans et le public peuvent se délecter de plus en plus de spectacles. Place à de nouvelles rencontres constructives mais décisives avec de nouveaux Chatouilleurs ! Entre temps, les cousins et les cousines commencent à prendre beaucoup de place et acquièrent du savoir ! Tout le monde aussi d’ailleurs !

En 2004 un vent glacial me tétanise, j’ai peur : le Grand bonhomme au chapeau annonce son départ pour une île très lointaine… j’ai le vertige… mais pas seulement moi. Je sais qu’il m’aime et qu’il ne m’abandonnera jamais, mais il faut faire face. Alors un élan de solidarité se forme et chacun des papas, des mamans, des oncles et des tantes, des cousins et des cousines, des amis et des copains, va prendre un morceau de moi sous son aile protectrice pour en prendre soin… Suzanne F sera garante de leur amour pour moi, la Carro. Le Théâtre de la Carrosserie Mesnier est aujourd’hui fort d’un amour assumé et inconditionnel d’un bon nombre d’humains bienveillants et ça fait du bien.

En 2005 j’ai 17 ans et ça remue beaucoup dans les têtes, ça grouille dans le ventre et j’apprends que je vais avoir une petite sœur : La rue est vers l’art… Les cousins et cousines veulent leur indépendance. Ils veulent aller jouer dehors, faut bien qu’ils s’amusent les gamins ! Je suis la grande sœur protectrice, je vais les conseiller et leur prêter un tas de trucs et quelques papas et mamans, oncles et tantes ! Pendant ce temps, je vais continuer ma route et attendre mes 18 ans qui approchent très vite dans l’agitation la plus totale. J’ai hâte !

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Quand j’ai 20 ans en 2008, le succès toujours grandissant et l’activité devenue tellement importante, que tout gérer est devenu très difficile. J’ai eu l’idée d’avoir un Garde fous auprès de moi pour ne plus être dépassé, pour que tous mes parents, mes oncles et tantes puissent enfin devenir spectateurs et redevenir légers et disponibles pour tous ces Chatouilleurs fantasques, riches de belles qualités créatives en tout genre. Ma copine Garde fous est donc arrivée sous un chignon.

Mais en 2009, les gros calculs sont entrés dans notre vie, le succès est ainsi. Il faut beaucoup compter et bien, faire des beaux tableaux, avec des cases et des chiffres dedans qui tombent juste tout en bas et, surtout, de chaque côtés si on a bien tout compté sans se tromper. Puis aussi faire des jolis contrats de joies partagées pour nos Chatouilleurs fantasques toujours plus nombreux. Ma deuxième copine Garde fous est donc arrivée dans une chemise hawaïenne.

Avec Fée poussière, Garde fous du logis et Gros bras, Garde fous des Chatouilleurs, j’ai maintenant quatre Garde fous sur qui compter. Les papas et les mamans sont soulagés et un souvenir d’enfance refait surface… Amédée Bricolo mon parrain avec toutes ses grimaces de clown… J’ai envie d’un nez ! Oui un gros nez rouge sur le gros nez de la Carro ! Et ce gros nez rouge attire beaucoup d’autres nez rouges, encore et encore plus de nez rouges, ça grouille et dans le ventre noir, on dirait une coccinelle noire à points rouges, et une coccinelle, on le sait, ça porte bonheur… En 2015, un grand maitre Chatouilleur fantasque arrive avec son nez rouge et ses cheveux hirsutes. Petits nez deviendrons grands ici, et maintenant tout le monde me connait dans tout le pays, même au-delà ! Des petits et des grands nez rêvent de venir sous mon toit de verre et dans mon ventre noir…

Cette même année, Chignon, mon premier Garde fous est vivement remué pour l’envie de se mettre un nez rouge, elle aussi… Je fais face à un nouveau départ… L’émotion me gagne de nouveau… Chignon, aujourd’hui devenue Tignasse n’est jamais loin et son doux regard protecteur est toujours présent… et puis elle m’a présenté mon nouveau Garde fous aux cheveux lisses, je suis donc rassurée. Je reconnais bien cette poigne de Garde fous. Avec ma nouvelle copine, nous pouvons repartir pour de nouvelles années de joies partagées avec nos Chatouilleurs fantasques, qu’ils aient un nez ou pas ! Je me sens extrêmement bien !

En 2016 j’ai 28 ans, il est temps pour moi d’avoir un enfant pour que tout soit encore plus confortable pour tout le monde. Marylou nous avait rendu son petit nid de toute sa vie alors j’ai demandé à toute ma jolie famille de se retrousser les manches une nouvelle fois. Comme au tout début de ma vie, pour faire de ce bébé plein de nouveaux projets de créations, de jeux et de bien être ensemble. Ce bébé s’appellera Chez Marylou, parce qu’il s’est toujours appelé comme ça… Je suis comme ça, je garde toutes les histoires des gens avec moi…

Nous sommes en 2018 et j’ai eu 30 ans le 15 mars. Toute la famille a décidé de fêter mon anniversaire lors d’une grande « fête de la Carrosserie » spéciale 30 ans ! En plus des surprises que ma famille me fait, et vous fait aussi, j’ai fait mes cartons d’invitation, je ne voulais oublier personne… Certains sont là ce soir, d’autres seront là demain, puis jeudi, puis vendredi, samedi et dimanche… autant d’amour ne pouvait être donné en une seule fois, j’ai beau être grande, je ne sors que de 30 ans de vie avec tout ce que ça implique et l’émotion est grande. Si jamais l’émotion est trop forte et que je pleure de

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joie, restez sous mon toit de verre… Chers papas, chères mamans, chers oncles et tantes, chers cousins et cousines, chers amis et copains, et chers disparus, ce que je suis aujourd’hui, c’est grâce à vous tous. Rien n’est fini, rien ne commence, mais nous avons 30 ans aujourd’hui !

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